Déjà septembre...attendons un peu pour voir!
Voici revenu le mois fatidique, celui qui arrive toujours
trop vite, j’ai nommé : SEPTEMBRE,
LE MOIS DE LA RENTRÉE SCOLAIRE !
En tant que thérapeute auprès des enfants, en septembre, j’entends souvent cette phrase de la bouche de parents hésitants dont l’enfant a des difficultés à l’école : on verra bien. « On verra bien comment Junior se débrouillera avec sa rentrée scolaire. On verra les notes de son premier bulletin. On verra si l’an dernier n’était finalement qu’une malheureuse exception. On verra. » Comme tout le monde, les parents souhaitent que le temps arrange les choses, c’est naturel.
Pourtant, un tout petit doute réclame notre attention immédiate. Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux consulter dès maintenant, par précaution, avant le début de l’année scolaire ?
« C’est vrai qu’en juin dernier, la psychologue de l’école nous a révélé que Junior avait des problèmes d’attention. Nous avions déjà constaté que ses résultats scolaires n’étaient pas au rendez-vous. En plus, il avait peu d’amis et collectionnait les conflits. La psychologue nous a suggéré d’aller consulter un médecin ; de tenter la médication. Mais… bon, l’année scolaire achevait, on a cru que Junior vivait une mauvaise passe, on a décidé d’attendre. »
Les vacances d’été ont été super pour Junior. Il ira sûrement mieux en septembre, c’est ce qu’on veut croire. Alors on repousse le moment de la consultation en se promettant d’être vigilant.
UN VOYAGE DANS
LE TEMPS
Mais quelles seront les conséquences de cette attente pour
Junior et pour vous, parents ?
Si les choses entrent dans l’ordre le plus naturellement du
monde, ce sera un grand soulagement !
Bravo Junior ! On classe cet épisode dans la filière Mauvais
Souvenirs et on construit l’avenir comme tout le monde le fait.
Mais, si Junior n’y arrive pas, si les difficultés
reviennent, quelles seront les conséquences ?
Un simple délai ? Un délai
prolongé… à quel prix ?
Je vous propose deux allers-retours dans le temps. Suivons Junior pas à pas lors de sa rentrée
scolaire de septembre et observons-le, lui et sa famille, empêtrés dans le
dédale des délais et des attentes.
Puis nous referons le périple du début mais, n’ayez
crainte, tout ira plus vite. Nous verrons comment une simple petite
consultation faite au bon moment peut avoir des effets… accélérant.
***
Septembre est là et Junior retrouve
son école, ses quelques amis et ses nouveaux profs. Ses parents ont de
l’appréhension mais tout se passe bien, très bien en fait. D’une journée à l’autre, pendant trois belles
semaines, tout se déroule parfaitement.
Fiou ! Junior manquait
simplement de maturité, cher petit bonhomme ! Cessons de nous en faire !
Puis arrive le mois d’octobre. La première communication : Votre
fils a du mal à se concentrer. Il a de
la difficulté à réussir ses examens. Les parents sont inquiets, ils ne
comprennent pas. Est-ce vraiment si grave ?
Attendons le premier bulletin, en décembre !
Malgré tout le soin dont Junior est entouré à la maison, il
est souvent complètement découragé. Il
ne veut plus aller à l’école et lorsqu’on lui demande pourquoi, il répète
que c’est plate à mort. Ses parents comprennent ça : ne pas
réussir, croire qu’on n’est pas bon, jour après jour, c’est long et plate.
Novembre est gris comme le nuage
qui flotte en permanence au-dessus de Junior. Tandis que le garçon se débat
avec son retard scolaire, ses parents pensent à la recommandation de la
psychologue concernant la médication.
Peur, hésitation, discussion, recherche d’information, ils passent par
tous les états. Le premier bulletin
orientera leur décision.
Décembre. Premier bulletin. C’est un désastre. Réunion des parents avec
les éducateurs. Il faut agir. Mais que faire ? Le tourbillon brillant du
Temps des Fêtes apporte un répit pour Junior qui aborde le congé des Fêtes avec
un grand soulagement. Entre les courses,
les cadeaux, les réveillons et les sports d’hiver, les parents se renseignent,
discutent et finalement choisissent. Ils
feront voir Junior par un médecin et, simultanément, un rendez-vous sera pris
en ergothérapie. Maman a reçu en cadeau
de sa belle-sœur ce livre dont elle avait entendu parler : Favoriser l’attention par des stratégies sensorielles. Les ergothérapeutes
ont plein de bons trucs pour la vie de tous les jours et Maman veut en avoir le
cœur net.
Janvier. Junior reprend le chemin de l’école avec deux
gros boulets aux pieds. La rentrée le
rend maussade, il se sent découragé avant même d’avoir mis les pieds dans sa
classe. Pour défouler sa détresse, il a tendance à s’en prendre aux autres. Heureusement,
les rendez-vous ont enfin été pris. Le
médecin sera vu le 20 mars, c’était la date la plus hâtive. Pour l’ergothérapeute, ce sera dans deux
semaines, le 25 janvier.
Junior est très fatigué, ne fonctionne plus, ne peut pas
garder le focus. Il faut un plan
d’intervention d’urgence, tout le monde s’entend sur ce fait, les parents comme
l’équipe-école. La meilleure date, celle
qui réunira tout le personnel impliqué, est aussi loin que le 30 mars. Les parents
ont l’impression de faire une course contre la montre entre l’agenda des
rendez-vous et la démotivation de Junior qui va en augmentant de jour en jour.
Février. Junior a déjà vu son ergothérapeute deux
fois. Il a d’abord été évalué et un
autre rendez-vous s’en est suivi. Il
s’est prêté au jeu en renâclant, au début, mais maintenant c’est lui qui presse
ses parents de se dépêcher, ce qu’ils font avec plaisir car ils réalisent que
Junior va mieux. S’il est toujours ombrageux et inattentif à l’école, au moins on
le voit sourire de temps en temps. Pour ses parents, les semaines de février
passent avec optimisme et comme le soleil qui se fait plus présent, la bonne
humeur revient timidement dans la famille.
Fin mars. Enfin ! Les rouages se sont mis lentement à
tourner autour de notre Junior qui, de son côté, profite d’un suivi rigoureux
en ergothérapie et se porte mieux. Le
20 : la rencontre avec le médecin a lieu. Celui-ci gère les questionnaires
et demande que les enseignants remplissent certaines sections. Les parents se
sont préparé des questions et le médecin suggère des lectures. On s’informe, on
continu de réfléchir, on s’implique dans le processus.
Mi-avril, le médecin consulte ces
tests et fixe un nouveau rendez-vous pour la prescription d’une médication … un
mois plus tard.
Durant ce délai, les parents de Junior ont des
communications fréquentes avec l’enseignante qui est extraordinaire et fait
tout ce qu’elle peut. Certains éléments du plan d’intervention, comme
l’orthopédagogie, commenceront aussitôt que les suivis des autres enfants - commencés
plus tôt - seront terminés. Ça roule !
En mai, Junior commence sa médication,
progressivement. Par chance, on est
tombé pile dessus, elle fonctionne bien ; cela aurait pu être beaucoup
plus long (car il arrive qu’on doive essayer plusieurs médicaments avant de
trouver celui qui convient).
Juin, le mois des examens. Junior n’est plus aussi nerveux
qu’avant. La médication commence à faire
son effet, juste à temps pour les examens finaux ; ses différents suivis
thérapeutiques lui ont redonné confiance. C’est la fin de l’année scolaire. Les
grandes vacances seront comme une oasis car notre Junior a véritablement
traversé le désert.
REVENONS À NOTRE POINT DE DÉPART !
Vous vous souvenez du mois de JUIN ? « C’est vrai qu’en juin dernier, la psychologue de l’école nous a
révélé que Junior avait des problèmes d’attention. Nous avions déjà constaté
que ses résultats scolaires n’étaient pas au rendez-vous. En plus Junior avait
peu d’amis et collectionnait les conflits. La psychologue nous a suggéré
d’aller consulter un médecin ; de tenter la médication. Mais… »
Que se passerait-il si les parents de Junior décidaient
d’agir immédiatement ? Reprenons du début et coupons au plus court : « Mais… nous avons décidé de le prendre,
ce rendez-vous médical ! »
Voilà : les parents de Junior ont décidé de passer à
l’action. Peur, hésitation, discussion, recherche d’information, ils passent
par tous les états. Début AOÛT, ils
prennent également un rendez-vous en ergothérapie chez Groupe Ergo Ressources.
En SEPTEMBRE, Junior est évalué en
ergo et un suivi est commencé dès la rentrée scolaire. Avant le 15 octobre, justement, les consultations
entre l’école et Groupe Ergo Ressources sont gratuites. Déjà l’enseignante et l’ergothérapeute se
parlent et agissent ! Junior
est bien entouré. Ça roule !
L’école s’implique et un plan d’intervention est envisagé.
La date d’une rencontre-école est fixée au 25 NOVEMBRE.
L’ergothérapeute y sera. L’orthopédagogie
commencera sous peu, l’équipe-école le recommande.
Ce plan débute au bon moment car en octobre, on observe que Junior est
fatigué et ses problèmes d’attention sont plus évidents qu’à la rentrée. On le soutient, on suit son rythme, on
l’accompagne, on le protège.
Entre temps, la rencontre avec le médecin a eu lieu. Elle
sera suivie d’une évaluation, laquelle comprend des tests et des questionnaires
destinés aux adultes qui entourent l’enfant. Les enseignants procéderont aux
tests ; les parents relaieront les résultats au médecin. Lors de la rencontre
de bilan, il suggère la médication et les parents sont prêts à prendre une
décision éclairée.
Lorsque le mois de MARS
arrive, Junior va de mieux en mieux, les stratégies sont en place. Il est
compris et pris en charge. Il a des défis, mais il arrive à bien
fonctionner. Lors de la semaine de
relâche en famille, on est content de ne pas avoir attendu et de le voir
s’amuser dans un esprit léger.
Viendront les examens de JUIN, avec leur lot de stress, mais Junior sera prêt. Puis ce sera
la satisfaction des grandes vacances !
L’HISTOIRE DE
JUNIOR VOUS TOUCHE-T-ELLE ?
Je dis souvent que les parents sont les professionnels de
leur enfant. Mais j’ai constaté que bien souvent ils ne font pas confiance à la
petite voix intérieure qui leur dit que quelque chose ne va pas.
On pense qu’on s’inquiète pour rien, qu’on dramatise, qu’on
se ferme à l’opinion des autres, celui des gens de notre entourage qui nous
répètent de ne pas nous en faire.
Si vous savez ou croyez savoir que votre enfant présente
des difficultés, devriez-vous vraiment attendre ? Le premier exemple indique clairement de
quelle façon l’attente, ne serait-elle que de quelques mois, risque de faire en
sorte que l’enfant n’ait aucun service durant l’année entière s’il a des
besoins.
Ce premier exemple, c’est ce que je constate dans ma
clinique chaque année. Bon nombre d’enfants ont des difficultés qui semblent,
après tout, naturellement surmontables. Moins le cas est sévère, moins les
parents écoutent la petite voix intérieure et plus ils attendent. Pendant ce délai, c’est l’estime de soi et la
motivation de l’enfant qui sont mises à l’épreuve.
Un retard de développement entre rarement dans l’ordre tout
seul, de façon naturelle. C’est encore
plus vrai lorsqu’il faut s’adapter aux engrenages complexes et rigides d’une institution
scolaire et d’un corps médical. L’enfant ne peut pas suivre.
Si votre enfant n’a pas de besoin, les thérapies n’auront
pas lieu, seulement l’évaluation. Cette évaluation, vous donnera tout de même
des réponses à vos questions et l’ergothérapeute vous aura outilliez. Vous
n’aurez pas consulté pour rien.
L’ergothérapie respecte le rythme de l’enfant tout en le
faisant cheminer sur la route la plus directe entre le point A et le point B.
Bonne rentrée !
Sonya Côté erg.
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