Une bonne prise de crayon, ça se prépare et ça se travaille!
L’un des
motifs fréquents de référence en ergothérapie concerne des difficultés en lien
avec la prise et l’utilisation du crayon : « L’enseignante/l’éducatrice de mon enfant m’a suggéré de consulter en
ergothérapie, car il tient mal son crayon. Pouvez-vous nous aider? »
Bien sûr, c’est l’un de nos dadas! En effet, comme un des champs d’expertise de l’ergothérapeute est la motricité, nous sommes bien conscients que des difficultés avec le crayon et le geste graphomoteur de façon générale peuvent représenter un obstacle majeur au cheminement scolaire de ceux-ci. En effet, si l’on garde en tête que plus de 60% des activités d’apprentissage scolaire impliquent des activités papier/crayon, il va sans dire qu’un enfant éprouvant de la difficulté à ce niveau se retrouve quotidiennement en situation d’inconfort, de frustration ou même d’échec.
1)
L’évolution
de la prise du crayon
La prise dite « classique » se fait à 3 doigts. Le
crayon est tenu entre le pouce et l’index, en appui sur le majeur.
Toutefois, la préhension peut varier selon les personnes, mais, dans tous les
cas, ultimement, ce sont les doigts qui doivent bouger et non le bras. Bien
sûr, tout cela se fait de façon progressive, l’enfant passant d’une prise dite « primitive »,
à une prise « transitoire », pour finalement développer une prise « mature ».
2)
Quoi
observer lorsqu’on regarde une prise de crayon?
2.1 La mobilité des doigts : on vise une prise dynamique, c’est-à-dire où les mouvements des doigts sont présents. Lorsque les doigts ne sont pas mobiles, on parle alors d’une prise statique. Dès 4 ans, on peut observer un début de mouvement du poignet et des doigts.
2.2 La position du pouce : il devrait être en appui sur le crayon, en opposition avec l’index. S’il vient se placer par-dessus l’index (ex. : prise tripode latérale), cela peut nuire à la mobilité des doigts. Ainsi, si l’enfant semble crispé et que le mouvement provient du poignet, c’est problématique. Si les mouvements aux doigts sont possibles malgré cela, ce positionnement peut être acceptable.
2.3 La position du poignet : il devrait être appuyé et en légère extension (environ 30 degrés). Pour aider à ce positionnement :
-Vérifier l’angle de la feuille :
2.4 La hauteur de la prise :
- Droitier : ½ à ¾ de pouce de la mine ;
- Gaucher : 1 à 1¼ pouce de la mine.
2.5 L’appui du crayon : ce dernier devrait être appuyé au creux de la commissure entre le pouce et l’index.
Bien sûr, c’est l’un de nos dadas! En effet, comme un des champs d’expertise de l’ergothérapeute est la motricité, nous sommes bien conscients que des difficultés avec le crayon et le geste graphomoteur de façon générale peuvent représenter un obstacle majeur au cheminement scolaire de ceux-ci. En effet, si l’on garde en tête que plus de 60% des activités d’apprentissage scolaire impliquent des activités papier/crayon, il va sans dire qu’un enfant éprouvant de la difficulté à ce niveau se retrouve quotidiennement en situation d’inconfort, de frustration ou même d’échec.
À
l’opposé, une utilisation adéquate du crayon favorise l’obtention d’une écriture
fluide, rapide et sans fatigue. Par ailleurs, bon nombre d’études font
ressortir une corrélation entre la qualité de l’écriture et la réussite
académique. Raison de plus pour mettre en place les bases nécessaires à
l’obtention d’une prise optimale! Avant d'aller plus loin, il est important de préciser que tel que mentionner dans l'article "Il tient mal son crayon que faut-il faire" plusieurs personnes ne présentent pas une prise du crayon qui soit optimale, mais cela n'a pas d'impact sur leur écriture (vitesse, qualité et fatigue). On consulte seulement lorsque l'enfant n'arrive pas à suivre en classe en raison de son écriture. Ceci dit, il n'y a pas de mal de travailler la prise du crayon en prévention pour éviter des problématiques.
Comment la prise de crayon se développe-t-elle? À quoi faut-il s’attarder
lorsque l’on observe la prise de crayon? Quelles sont les composantes motrices
et sensorielles sous-jacentes au développement d’une prise fonctionnelle? Voilà l’objet de la présente
infolettre.
1)
L’évolution
de la prise du crayon
Prise tridigitale |
Vers
18 mois, l’enfant commence à prendre le crayon pour gribouiller. Il le manipule
généralement avec une prise à pleine main.
Dès 2 ans, il commence à imiter les traits verticaux et
horizontaux, et le gribouillage circulaire. D’une prise palmaire (dans la
paume), il évolue tranquillement vers une prise plus digitale (avec les doigts).
L’avant-bras, qui place d’abord le pouce vers le bas , se
positionne tranquillement. Pour que le pouce soit vers le haut.
Vers 3 ans, il est généralement possible d’observer une prise
digitale avec appui sur l’annulaire ou encore, une prise tripode (à 3 doigts) avec
appui sur le majeur.
Le
mouvement provient d’abord de l’épaule, puis du coude et ensuite du poignet.
Généralement, vers 4 ans, il est possible d’observer un début de mouvement à
partir du poignet et des doigts au coloriage et, à 5 ans, ce mouvement aux
doigts devrait être présent.
On
peut alors parler d’une prise mature, dite dynamique, par opposition à une
prise statique, sans mouvement des doigts. Les
prises matures les plus fréquemment rencontrées sont la prise tridigitale (trois doigts)
ou quadridigitale (quatre doigts).
L’enfant peut alors faire un trait dans un
chemin plus ou moins large avec suffisamment de contrôle, et colorier des
formes simples sans dévier de plus de ½ cm.
L’enfant peut alors faire un trait dans un
prise quadridigitale |
Une autre prise mature acceptée est la prise tripode adaptée où le crayon vient prendre appui entre
l’index et le majeur.
Même si plusieurs enfants développeront d’eux-mêmes une prise
fonctionnelle, cela vaut la peine de leur enseigner comment bien tenir leur
crayon, car, meilleure sera leur prise et plus ils utiliseront leur crayon avec
contrôle, fluidité, rapidité, et ce, avec un minimum d’effort.
2)
Quoi
observer lorsqu’on regarde une prise de crayon?
2.1 La mobilité des doigts : on vise une prise dynamique, c’est-à-dire où les mouvements des doigts sont présents. Lorsque les doigts ne sont pas mobiles, on parle alors d’une prise statique. Dès 4 ans, on peut observer un début de mouvement du poignet et des doigts.
2.2 La position du pouce : il devrait être en appui sur le crayon, en opposition avec l’index. S’il vient se placer par-dessus l’index (ex. : prise tripode latérale), cela peut nuire à la mobilité des doigts. Ainsi, si l’enfant semble crispé et que le mouvement provient du poignet, c’est problématique. Si les mouvements aux doigts sont possibles malgré cela, ce positionnement peut être acceptable.
2.3 La position du poignet : il devrait être appuyé et en légère extension (environ 30 degrés). Pour aider à ce positionnement :
-Vérifier l’angle de la feuille :
Droitier :
inclinaison de 20 à 30 degrés vers la gauche. Feuille centrée.
Gaucher :
inclinaison de 30 à 35 degrés vers la droite. Feuille légèrement décentrée vers la gauche
-
Au besoin, utiliser un plan incliné (disponible commercialement ou utiliser un
cartable de 3 pouces vide tourné de côté).2.4 La hauteur de la prise :
- Droitier : ½ à ¾ de pouce de la mine ;
- Gaucher : 1 à 1¼ pouce de la mine.
2.5 L’appui du crayon : ce dernier devrait être appuyé au creux de la commissure entre le pouce et l’index.
3)
Composantes
motrices et sensorielles sous-jacentes au développement d’une bonne prise du
crayon
- Bon contrôle de la posture : si l’enfant ne peut maintenir une posture assise (exemple se couche beaucoup sur la table), il aura beaucoup de difficulté à bien contrôler son crayon.
- Bon contrôle du bras (stabilité/dissociation*), et ce, tant à l’épaule, au coude et au poignet, pour permettre un geste précis et stable de la main.
- Bonne force et dissociation de la main et des doigts pour prendre le crayon et le manipuler efficacement, particulièrement par une opposition fonctionnelle du pouce.
- Intégrité du système tactile/proprioceptif pour utiliser la musculature de façon efficace et bien graduer la force lors de la manipulation des objets, dont le crayon. Éventuellement, cela permettra à l’enfant de sentir la formation des lettres par ses doigts sans nécessairement avoir besoin de regarder pour être certain que le geste est bon.
4)
Quand
consulter un ergothérapeute? voici quelques indicateurs :
Prise
immature (ex. : à pleine main) à 4-5 ans;
Manipulation du crayon avec le pouce vers le bas
Pouce en crochet par-dessus l’index, ce qui referme la commissure
pouce-index
(crispé ++);
Manque d’intérêt persistant pour les tâches papier/crayon.
Manque de lisibilité compte tenu de l’âge.
Écriture trop grosse ou trop foncée.
Plainte de douleur et/ou de fatigue au graphisme.
Lenteur
par rapport aux autres, difficulté à suivre le rythme
L’ergothérapeute
est un professionnel de la santé qui peut évaluer et traiter les enfants ayant
des difficultés de prise et manipulation du crayon. Consulter tôt pourrait
prévenir une répercussion sur les apprentissages scolaires, mais il n'est jamais vraiment trop tard.
*Note de bas de page : la dissociation réfère à la capacité d’une personne de faire des mouvements sans que tout le membre ou le corps participe au mouvement. Par exemple : un mouvement des doigts pour écrire en ayant un avant-bras bien en appuis sur la table, le coude et l’épaule participant très peu voir pas du tout au mouvement.
La bibliographie est disponible sur demande.
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À propos de nous : Groupe Ergo Ressources est un regroupement de 7 cliniques du développement de l'enfant présentes dans la grande région de Montréal et la Capitale Nationale. Nous desservons les enfants depuis 20 ans maintenant dans nos cliniques de Laval-Chomedey, Blainville, McMasterville, Delson, Québec, Vaudreuil et Saint-Léonard. Consultez notre site web pour nos services.
À propos de l’auteure : Mariann St-Hilaire est ergothérapeute depuis 2002 et dédie sa pratique aux enfants depuis ses tout débuts. Elle fait partie de l’équipe du CREDE depuis 2005, le nouveau point de services du Groupe Ergo Ressources à Québec.
*Note de bas de page : la dissociation réfère à la capacité d’une personne de faire des mouvements sans que tout le membre ou le corps participe au mouvement. Par exemple : un mouvement des doigts pour écrire en ayant un avant-bras bien en appuis sur la table, le coude et l’épaule participant très peu voir pas du tout au mouvement.
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À propos de l’auteure : Mariann St-Hilaire est ergothérapeute depuis 2002 et dédie sa pratique aux enfants depuis ses tout débuts. Elle fait partie de l’équipe du CREDE depuis 2005, le nouveau point de services du Groupe Ergo Ressources à Québec.
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