Vous avez dit proprioception ?
La proprioception fait partie de nos sept sens !Eh oui, nous en avons sept et non pas cinq, et l’un d’entre eux est la proprioception.
La proprioception, c’est la sensation de notre corps dans l’espace. La
conscience de l’espace utilisé par notre corps. Sans la proprioception, vous
vous sentiriez comme sur la Lune, flottant sans trop savoir ce qui vous
fait bouger, où vous allez atterrir ni quels efforts faire pour vous rendre à
destination.
Un exemple : avant d’entrer dans une pièce, vous n’avez pas besoin de
mesurer le cadre de porte ni la distance entre vos épaules afin de comparer les
deux mesures et finalement conclure que vous pouvez franchir cette ouverture
sans vous heurter !Coopérant avec le sens de la vue, qui capte les
dimensions du cadre de porte, la proprioception vous avisera si vous pouvez passer
ou non.
La proprioception est également responsable de la relation entre chaque
partie de votre corps : quelle est la distance entre chaque doigt, quelle
est la relation entre la main droite et le genou gauche. Grâce à cette
information, lorsqu’un moustique nous pique sur la cheville droite, on n’a même
pas besoin de réfléchir pour décider du mouvement qui nous débarrassera de cet
intrus. À l’aide du sens du toucher, dans l’instant qui suit la piqûre… TAP… on
se frappe la cheville ! La seconde suivante, on réalise qu’on vient
d’écraser un moustique. Beurk !
Comment peut-on stimuler la proprioception à la maison ou à l’école ?
Comment les enfants développent-ils leur système proprioceptif ?C’est
simple : en bougeant ! Voilà pourquoi les enfants BOUGENT TOUT
LE TEMPS ! Et voilà pourquoi il est primordial de les laisser faire et même
de les encourager à bouger !
En grimpant, soulevant, roulant, marchant, courant, tombant, sautant et à
l’aide de plein d’autres mouvements, les enfants apprennent à évaluer l’espace qu’occupe leur corps entier, l’espace dévolu à
chaque partie de leur corps, la distance entre ces parties ainsi que les
notions de force et de vitesse. Ce faisant, ils entraînent leurs neurones à
mesurer les risques de blessure et la plupart du temps… ils s’en tirent bien !
Et si bouger s’apprends, rester tranquille s’apprends tout autant !
Si stimuler le système proprioceptif est bénéfique pour la grande majorité
des enfants, certains ont besoin de plus.
Ils ont besoin d’une intervention professionnelle. Il y en a qui remuent
sans arrêt et ne semblent pas capables d’étancher leur soif de bougeotte. D’autres,
au contraire, résistent à vos encouragements et vos supplications pour les
motiver et les stimuler à s’activer et à bouger.
Lorsque la proprioception ne fonctionne pas bien
Certains enfants présentent des difficultés à bien percevoir leur corps
parce que leur système proprioceptif ne leur envoie pas les informations
pertinentes pour savoir comment et dans quelle direction bouger. Cela peut
occasionner plusieurs difficultés :
- Les enfants se
heurtent souvent contre les objets ;
- Pèsent très fort sur
son crayon (ne sent pas bien le crayon sous ses doigts) ;
- Brisent les objets
(n’évalue pas correctement la force à déployer) ;
- Foncent sur les
autres, passe en plein milieu de leur jeu (ne comprend pas la relation de
son corps avec l’environnement et donc s’aperçoit trop tard qu’il a passé
à travers leur jeu en le détruisant) ;
- Font des câlins très
forts ou entrent dans la bulle des autres (manque de compréhension de la
limite du mon corps et celle de l’autre, manque d’information concernant
la bonne force à déployer) ;
- Ont peur dans le noir (lorsque la vision n’est plus là, il n’y a aucun repère pour connaître la position de notre corps dans l’espace).
Une autre manifestation d’une difficulté proprioceptive est la recherche de proprioception. Comme l’enfant ne la ressent pas suffisamment, inconsciemment, il peut la rechercher (cherche à en avoir le plus possible pour mieux sentir son corps). Concrètement, cela peut se traduire par :
- Jouer à tomber, se
lancer sur le sol, sur le sofa, etc.
- Être batailleur,
frapper les choses.
- Rechercher les
câlins très fort, se blottir dans un coin, s’enrouler dans une couverture.
- Faire beaucoup d’activités sportives impliquant de la force musculaire.
Parfois, le cerveau a besoin d’un petit coup de pouce pour intégrer
l’information et l’utiliser adéquatement. C’est le rôle de l’ergothérapeute d’y
pourvoir auprès de l’enfant dans son quotidien. À l’aide d’une approche en
intégration sensorielle, l’ergothérapeute de Groupe Ergo Ressources peut
déterminer quel est le défi de chacun et quelles sont les stratégies idéales
pour faciliter le développement de ces enfants présentant certains défis
sensoriels.
Un enfant présente de telles difficultés ? Contactez-nous pour en
discuter et vérifier si nous pouvons le traiter.
Auteure: Andréia R. Malisia, ergothérapeute
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